Paul & Constance

Il était 19h passées et Constance arriva enfin à proximité du restaurant. Elle était venue à pied car elle pensa qu'il était quasi mission impossible de trouver une place près du Seattle Restaurant en plein centre ville et surtout elle habitait à quelques patés de maisons.
Elle était toute excitée par cette soirée qu'elle allait passer avec celui qui lui faisait battre son coeur un peu plus fort que les autres.

Elle arriva d'un pas rapide au restaurant en espérant qu'elle n'était pas trop en retard, mais après tout, il fallait bien se laisser désirer de temps en temps.

Elle avait choisi de porter une jolie petite robe noire à manches courtes qui lui arrivait aux genoux. Par dessus, elle portait un grande étole blanche. Ses cheveux était détachés et légèrement ondulés, comme elle les aimait.

Elle entra dans le restaurant et aperçu Loman seul à une table. Elle salua l'hotesse d'accueil en lui indiquant qu'on l'attendait là bas à la table du fond.
Elle rejoignit Loman en souriant.
"Bonsoir Dr Loman..."
Constance n'osa pas l'appeler Paul. Elle avait l'habitude de l'appeler par son titre et son nom, mais l'appeler Paul lui plairait bien.

Paul était rapidement rentré chez lui, changeant son look décontracté pour enfiler un costume bleu sombre avec une cravate bleu ciel. Paraîtrait que cette couleur réhaussait ses yeux mais il n'était pas vraiment doué pour savoir ce qui lui allait ou pas. Il devait faire confiance auxaures pour ça. Il prit ensuite sa voiture, trouvant facilement une place où se garer en executant un parfait créneau. Pressant le pas de peur d'être en retard, il se rendit compte qu'il était en avance et décida de se rendre tout de même au restaurant où il avait réserv une table pour deux. Après une demi-heure d'attente, tandis qu'il lisait pour la énième fois le meu, il la vit entrer dans le restaurant, plus resplendissante que jamais. Son coeur battait à tout rompre et son cerveau avait dumal à fonctionner. Il se leva précipitemment pour l'accueillir, hypnothisé par la jeune femme et fit tomber malencontreusement la chaise.

"Bonsoir, docteur Miaou...ooh, pardon."

Il se baissa pour remettre en place sa chaise et poser la serviette sur la table. Il se précipita aux côtés de la jeune femme et lui tira la chaise pour q'elle s'installe.

"Vous êtes ravissante."

Il lui sourit alors qu'il se réinstallait:

"Vous avez trouvé facilement"

Constance ne put s'empêcher de rire quand il fit tomber la chaise. Sa maladresse était plutôt charmante, elle aimait ça.

"Appelez moi Constance... Gardez Dr Miaou pour la journée, même si vous savez que je déteste ça."

Elle apprécia qu'il lui tire la chaise et dit "Un vrai gentleman, dites moi !" Elle lui sourit et s'assit. Elle était vraiment toute excitée et pas trop mal à l'aise.

"Merci. Vous êtes très élégant. Le bleu vous va très bien, ça réhausse la couleur de vos yeux." et dieu savait qu'elle aimait ses yeux !

"Oui oui je connais cet endroit. J'y suis déjà venue avec une amie. Ils font de la bonne cuisine, vous avez bien choisi ! Et j'habite à quelques patés de maison d'ici, je n'ai pas mis longtemps pour arriver. Cela dit, pardon d'être en retard ! Vous savez ce que c'est... les femmes..."
Constance le regarda l'oeil malicieux et le sourire en coin.

Il se cala mieux dans sa chaise et ne put détacher son regard du sien. Il rit doucement en ouvrant le menu devant lui, menu qu'il connaissait déjà par coeur mais c'était plus facile de s'y réfugier que de l'observer sans tout renverser sur la table pour l'embrasser.

"Merci, c'est ce qu'on me dit. Alors j'éxecute. De même, le noir vous va à ravir. Mais c'est déséquilibré: même un sac poubelle vous irait à ravir..."

Il éclata de rire lorsqu'elle recommença son bavardage:

"Vous parlez vraiment beaucoup, Constance." déclara-t-il en insistant sur son prénom et en la fixant du regard.

A cet instant, un serveux vint demander s'il souhaitait un apéritif. Paul l'interrogea du regard et commanda pour lui même un kir royal.

Constance rougit quand il avoua que même un sac poubelle lui irait à ravir. Elle se disait que lui même sans rien, il serait très bien, mais n'allait quand même pas le dire.

Elle s'apprêtait à répondre lorsqu'il dit qu'elle parlait trop. Du coup, Constance referma la bouche et fit la grimace.
"Vous préférez peut-être que je ne dise rien de toute la soirée, Dr Loman ?"

Puis Constance répondit au serveur qui assistait à toute la scène avec un grand sourire.
"Un bloody mary s'il vous plait."

Elle regarda Loman et ne put s'empêcher de dire "J'adore le jus de tomate!" Même s'il s'en fichait, elle le dit quand même, histoire de parler. A vrai dire, Constance avait conscience qu'elle parlait beaucoup. Elle était extravertie et se sentait obligée de dire tout ce qui lui passait par la tête et tout ce qu'elle ressentait.

Le sourire de Paul ne le quitta pas. Il en avait même mal aux joues à force d'être heureux et souriant mais il n'arrivait pas à lutter contre. Il remercia le serveur lorsqu'il leur apporta leur apéritif et déclara:

"Vous n'avez pas à vous justifier, vous savez? Mais je ne me risquerai pas à le dire devant un miroir à minuit." plaisanta-t-il à moitié.

Il mit son verre en l'air et proposa de trinquer:

"A votre internat."

Constance se rendit compte qu'elle souriait sans cesse et qu'elle devait avoir l'air débile. Elle détendit ses zygomatiques et s'humecta les lèvres.

"Je sais bien. Mais je sais que vous adorez quand je parle sans arrêt... Donc pourquoi me priver ???" plaisanta-t-elle. Elle fronça les sourcils tout de même, ne comprenant pas le rapport entre bloody mary et le miroir. Se rapprochant de Paul, elle demanda, intéressée
"Erm... c'est quoi le rapport entre ce que j'ai dit et le fait de le dire devant un miroir ?"

Puis elle prit son verre et le leva en répliquant "A mon internat, avec un chef un peu spécial mais..." elle s'arrêta, cherchant ses mots. "... mais que j'apprécie beaucoup !"
Elle lança à Loman un de ses plus beaux sourires et but une gorgée de son cocktail.

"Comment va Batfish ?" demanda-t-elle pour relancer la conversation.

Paul rit doucement:

"J'avoue. Lorsque votre bourdonnement incessant ne résonnent plus à mes oreilles, je me demande si je ne suis pas mort."

Il lui fit un clin d'oeil et lui fitsigne de s'approcher pour lui expliquer le bloody mary et le miroir:

"Il parait que si vous dites 'Bloody mary' par trois fois devant un miroir à minuit, vous pouvez y apercevoir le visage de votre futur mari. Mais la joie sera de courte durée puisque ladite Mary vous poursuivra et vous tuera."

Il se réinstalla dans son siège et répliqua:

"Spécial? Moi? Non vous vous trompez. A la plus belle des internesque j'ai jamais eu. Certes la seule également...mais vous n'êtes pas sensé le savoir.

Constance se força à rire et s'exclafa.
"Haaaa haaaa haaaaa... mais mes paroles sont un joli bourdonnement !"

Constance écouta ensuite avec grand intérêt ce que Paul lui disait à propos de Bloody Mary. Elle plissa les yeux et répondit doucement "OK... eh bien moi je préfère avoir la surprise pour le futur mari alors ! Cela dit, cette Mary fait de très bon cocktail !"

Constance sourit ensuite aux paroles de Loman.
"Je ne me trompe pas du tout ! Vous êtes réellement spécial. Avec un humour particulier... et j'adore ça ! ... mais vous n'êtes pas censé le savoir..." ajouta-t-elle avec un clin d'oeil et un sourire enjoleur.
"En tout cas, merci pour le compliment... vous n'êtes pas mal non plus." dit elle en le regardant du coin de l'oeil.

Paul éclata de rire. Il adorait son sens de l'humour. Il se pencha avec un air de conspirateur.

"Je ne le répéterai pas, promis."

Il se redressa et d'un ton fier répliqua:

"Merci mais je le sais que je suis pas mal, très cher. Nous formerions un couple parfait."

Il lui fit un clin d'oeil charmeur, le pensant réellement et tendrement, et le serveur vint prendre leur commande à cet instant précis.

"Je prendrai en entrée des oeufs façon meurette. Comme plat des filets de rougets/jeunes légumes/citron coriandre. Avec ça mettez nous un Saint Emilion de 1993. Et pour Madame..."

Il se tourna vers Constance.

(pssssst)

"Bien. Parce que si jamais vous le répétez... je devrai sévir !" répondit-elle du tac au tac en le regardant toujours du coin de l'oeil, essayant en même temps de décripter la carte du menu.

Quand il affirma savoir qu'il était pas mal et qu'ils formeraient un couple parfait, Constance tourna la tête vers lui cette fois et dit avec un joli sourire "Je ne vous le fais pas dire, très cher. Attelons-nous donc à cette tâche..."

Puis ses yeux vinrent se fixer à nouveu sur la carte et elle avait enfin décidé de ce qu'elle voulait manger, et elle enchaina directement après la commande de Loman
"Foie gras de canard des Landes, poivre et sel et une poularde de Bresse en chapelure d’asperges/sushi/morilles à la crème s'il vous plait."
Elle sourit poliment au serveur et une fois qu'il les quitta, elle regarda à nouveau Loman et sourit bêtement. Elle ne pouvait s'en empêcher, elle était vraiment heureuse d'être en sa compagnie.

"Merci pour l'invitation de ce soir. Tout à l'heure quand vous aviez voulu me parler dans votre bureau, j'ai bien cru que c'était pour me dire que... que ce qui s'est passé n'était qu'une grosse bêtise."
Constance dévia son regard comme une enfant prise en faute et triffouilla son couteau avec sa main droite, frôlant presque celle de Paul.

Il haussa un souril subjectif et chuchota, plaisantin:

"J'aimerai bien voir comment vous sévissez. Je suis curieux."

Il releva ensuite des yeux amusés quand elle déclara qu'ils devaiet s'atteler à la tâche. C'était le but de la soirée. Il avait espérance que ça les conduirait à devenir deux. Ca faisait tellement longtemps qu'il n'était sorti avec une femme. Depuis Liza en réalité. Il lui sourit en l'entendant commander. Elle avait de l'appétit et des goûts de luxe. Il appréciait. Alors qu'il allait reprendre la parole, elle déclara qu'elle avait eu peur qu'il ne lui dise que c'était une grosse bêtise. Il posa sa main sur celle de la jeune femme et planta son regard dans celui de sa compagne.

"Constance: c'était une grosse bêtise. Mes parents m'ont toujours appris que tout d'abord on faisait la cour aux dames, en les invitant dans un restaurant par exemple, et qu'après seulement, on les embrassait. Le reste ne venait qu'après le mariage. Bon je ne suis pas à ce point conventionnel mais il y a certaines choses à respecter en tant que gentleman."

"Vous le saurez peut etre un jour..." répondit-elle sans le regarder.

Puis quand sa commande fut passée et qu'elle exprima ce qu'elle avait ressenti ce soir dans le bureau de Loman, Constance écouta ce que Paul avait à lui dire en s'amusant avec la main de ce dernier qu'il venait de poser sur la sienne. Leurs doigts jouèrent ensemble et elle finit par le regarder pour répondre en souriant

"Enfin vous m'avez comprise ! Je parlais de nous, de notre éventuel futur... Mais sinon, je suis entièrement d'accord avec vos parents. Je vois que vous avez reçu une très bonne éducation."
Elle le regarda plus intensément avec un sourire malicieux.

"Je ne suis pas à ce point conventionnelle non plus !"

Elle saisit son verre avec sa main gauche et sirota tranquillement tandis que leurs doigts ne se décollèrent pas. Il avait des mains fortes et viriles, comme elle les aimait.

"Et pour Batfish alors ? Vous n'avez pas répondu." demanda-t-elle d'un ton léger.

Paul lui lança un petit regard interressé et plein de défi. Il éclata de rire en l'imaginant en tenue de cuir avec un fouet. C'était assez inimaginable comme vision et pas sûr qu'il appréciait des masses mais c'était globalement très drôle. Il ne détacha pas son regard de la jeune femme, jouant avec ses doigts, apréciant la douceur de ses mains contre ses mains calleuses. Même si elle faisait du bricolage, elle n'en donnait pas l'impression. Ses mains étaiet aussi douces que la peau d'un bébé. Il rit à nouveau et retira sa main pour se poser en arrière dans sa chaise tandis que le serveur apportait leurs commandes.

"Merci."

Il attendit qu'il soit parti et reprit une conversation plus légère.

"Batfish se porte bien. Mais il ne cesse de me réclamer une Robin. Il ne me lâche pas la grappe, pire que ma mère."

Il haussa les yeux au ciel et lui demanda:

"Vous avez des animaux?"

Constance se recula elle aussi quand le serveur lui apporta son entrée. Elle adorait le foie gras.

"Mmmmm.... je vais me régaler ! Le foie gras est la plue belle chose que les français ont inventé ! Ca me rappelle quand j'habitais à Paris..." Elle se mise au dessus de son assiette pour humer la bonne odeur de son plat.

Puis elle regarda Loman, les yeux brillants.
"Pauvre Batfish... Il doit s'ennuyer tout seul. Pourquoi vous ne cédez pas à ce tout petit caprice ?"

Constance finit son bloody mary et répondit à Loman
"Je déteste les animaux domestiques. Je suis allergique à beaucoup de choses et les animaux en font partie. Il n'y a que les poissons et les tortues que j'arrive à supporter. Et puis... voir ces pauvres chiens enfermés dans des tous petits appartements, ça me déprime pour eux..."

Constance se mit à rire et ajouta "Ouh laaa... mais c'est vrai que je parle vraiment beaucoup !". Elle envoya un sourire radieux à Loman et dit "Bien, alors bon appétit Dr Loman."

Paul ouvrit de grands yeux étonnés:

"Vous aimez le fois gras et vous êtes docteur? C'est incompatible très chère. Pauvres bêtes gavées. Elles ne le méritent pas davantage que les chiens enfermés dans de minuscules appartements...Bon appétit"

Il lui fit un clin d'oeil et commença ses oeufs.

"Je ne cède pas à son caprice parce que je suis un vilain monsieur égoïste."

Il releva son regard dans celui de Constance:

"Vous aimez Paris? Un endroit magique parait-il...J'y suis allé une fois et croyez moi, je n'y retournerai plus."

Il grimaça à ce souvenir.

"Mais la vie d'une oie gavée est plus courte que celle d'un chien enfermé pendant 10 ans dans un minuscule appartement. Et puis un chien, une fois que c'est mort, ça sert à rien alors que l'oie, elle fait don de son foie !!!" Constance éclata de rire.

En tout cas, elle se régalait avec son foie gras, faisant des "Mmmmm..." par ci et des "Mmmmm" par là à chaque bouchée.

"Si c'est pas vous qui le faites, je le ferai, j'adopterai une petite Robin pour lui !" lança-t-elle en faisant un clin d'oeil amusé.

"Je suis née à Paris. J'ai grandi là bas jusqu'à l'âge de 12 ans. Paris est une magnifique ville quand on n'y vit pas. Pourquoi vous n'avez pas aimé votre séjour là bas ?" demanda-t-elle, curieuse.

Paul haussa les yeux au ciel, amusé, en l'entendant se régaler de son fois gras. Iermina son entrée s'essuya les mains avant de proposer un verre de vin à sa compagne. Une fois que ce fut fait, il s'installa dans sa chaise, croisant les jambes et porta le verre à ses lèvres. Il fit une petite grimace lorsqu'elle lui demanda plus d'explication sur son aversation pour Paris. Poussant un soupir, il s'expliqua:

"Le séjour en lui même n'était pas si mauvais. C'est les souvenirs qui y sont attachés."

Il poussa un profond soupir et poursuivit:

"C'était la destination de notre lune de miel."

Constance remercia Loman d'un signe de tête pour le vin et en but une gorgée, même si elle préférait un bon Sauterne avec le foie gras.

Passant sa langue sur ses lèvres pour en enlever les résidus couleur vigne, elle regarda Loman et sourit.
"Je vois... il faudrait que vous y retourniez hors contexte Lune de miel pour en apprécier toutes les beautés. Y aller rien que pour vous. Pour vous faire plaisir. Ca pourra vous servir de vaccin contre votre... ex-femme. Exorcisez tous les vieux souvenirs qui vous hantent. Je connais tout plein d'endroits sympas là bas que les touristes ne connaissent pas forcément. Je vous en ferai une petite liste."

Constance aurait donné n'importe quoi pour être à la place de son ex-femme et elle s'imaginait dans les rues de Paris aux côtés de Loman.

Paul leva les yeux sur le serveur qui échangea leur entrée contre leur plat de résistance. Il le remercia et replongea le regard dans les yeux d'obsidienne de Constance. Des yeux auxquels il ne pouvait guère résister. Lui souriant, il réplqua en hochant négativement de la tête:

"Non, Paris est vraiment attaché à Liza. Je refuse d'y remettre un pied. Il y y a tant d'endroit à visiter. La Grande Muraille de Chine, Bombay, Sidney, voilà des endroits que je souhaiterai voir. Pas vous?"

Il débuta son plat de résistance après lui avoir souhaité bon appétit et poursuivit la conversation sur le même thème.

"Mais et vous? Ca m'étonne qu'une aussi jolie et brillante jeune femme ne soit pas mariée à l'heure qu'il est. Une des grandes enigmes de cette planète?"

Constance accueillit son plat avec enthousiasme. Elle se régalait. La bonne cuisine, ça, elle avait toujours aimé.

"Liza ? C'est donc comme ça qu'elle s'appelle... Je ne sais pas pourquoi, toutes les Liza que je connais sont loin d'être mes amies... Bref, passons. Eh bien, je crois vous l'avoir dit, j'ai fait un petit tour du monde pendant deux ans après le lycée. Je suis partie à l'aventure et j'ai déjà vu tout ça. La Grande Muraille est tout simplement magnifique ! L'Inde est un endroit magique, complètement différent d'ici. Quant à Sidney, c'est assez occidental malgré tout. Mais toute la culture aborigène est fascinante."

Elle commença son plat et entre deux bouchées, elle répondit, à l'aise.
"D'abord, merci pour les compliments. Et pour répondre à votre question Dr Loman, cela n'a rien d'une énigme. J'ai choisi de ne pas m'intéresser aux hommes. Mes études me prennent beaucoup de temps et puis... c'est peut être aussi pour me protéger. Et je suis nulle pour les relations longues durées... Enfin... " Elle se rendit compte que ce qu'elle disait pouvait peut etre effrayer Loman. "... enfin je veux dire jusqu'à maintenant. Il suffit de rencontrer le bon... je pense."
Là, elle se sentait un peu mal à l'aise et redoutait la réponse de Loman alors elle se contenta de fixer son regard dans son assiette en continuant de manger.

Lorsqu'elle déclara qu'elle ne s'entendait pas réellement avec toutes les Lizas qu'elle connaissait, paul ne put s'empêcher d'éclater de rire:

"Je vous rassure: je ne m'entends guère non plus avec les Liza. C'est très laid comme prénom d'ailleurs."

Tout en mangeant son plat, il écouta attentivement les commentaires de la jeune femme sur les endroits qu'il avait préalablement cité. Il était un peu jaloux d'elle. Il aurait aimé faire ça, prendre une année sabbatique et découvrir le monde. Mais on ne lui en avait pas laissé l'occasion et il avait dû enchaîner le lycée et la faculté afin de ne pas perdre sa bourse. Maintenant qu'il avait les moyens de e faire, il ne trouvait pas le temps et le courage. Pendant un moment, il avait été question de partir avec Liza mais cette possibilité avait été écarté lorsqu'il avait reçu par courrier les papiers du divorce comme cadeau de Saint Valentin.

Lorsqu'elle parla de sa peur et du faire qu'elle n'était pas douée pour les relations longues durées, il se demanda si ce n'était pas un moyen détourné pour couper court à cette relation, il fronça les sourcils, étonné, et se racla la gorge lorsqu'elle parla du bon qu'il fallait rencontré.

"Eh bien, je vous souhaite de le rencontrer."

Il ne savait pas encore s'il souhaitait être celui-là et ne savai pas davantage si elle voulait qu'il le soit mais une chose était sûre: c'était la seule femme qui lui faisait battre son coeur plus vite et coupait sa respiration depuis le début de sa relation avec son ex-femme.

[mdrrrr... comment tu te venges de Liza! ]

Constance, s'arrêta de manger un instant et regarda Loman dans les yeux. Elle commença à s'y perdre mais se reprit et dit "Eh bien... peut être que c'est déjà fait. Dieu seul le sait !"

Constance était troublée. Elle espérait que Loman ressentait la même chose qu'elle, mais au vu de sa dernière affirmation, elle doutait. Elle s'amusa avec sa fourcette et sa viande et dit d'un ton neutre sans le regarder
"Dr Loman... je vous aime bien... vraiment bien. Je ne sais pas ce que vous pensez de moi, mais j'espère que nous essaierons de... de..."
Constance se racla la gorge, elle ne trouvait plus ses mots. Elle n'avait pas l'habitude de dire à homme qu'elle l'appréciait autant.
"... de devenir le couple parfait dont on parlait tout à l'heure !" finit-elle par dire avec une voix joyeuse qui masquait son mal-être.

Paul mâchait tranquillement son assiette, écoutant les paroles de Constance. Lorsqu'elle commença à prendre n ton davantage sérieux, il s'arrêta et releva son regard dans le sien, attentif à ses paroles qui l'interpellaient. Dire qu'il ft surpris de l'entendre dire qu'elle l'aimait vraiment bien eut été un euphémisme. Il ne s'y attendait pas du tout. Non seulement qu'elle ressente ça mais qu'elle le lui dise. Il n'était pas ce genre de personne qui exprimait ses sentiments, il les enfouissait et le fait qu'elle soit si directe le troubla. Il n'aurait su dire si c'était en bien ou en mal mais ce qu'il y avait de sûr c'est que ça lui avait fait un choc. La voyant retourner sur le domaine de la plaisanterie, il se sentit le coeur plus léger et respira à nouveau. Il se racla la gorge et répondit à la jeune femme, d'un ton se voulant rassurant:

"Je vous aime bien aussi Constance. Je n'ai pas pour habitude d'inviter mes internes au restaurant. D'ailleurs, je n'ai l'habitude d'inviter personne au restaurant. Raison pour laquelle je peux légitimement pensé que pour ma part tout du moins, nous sommes en bonne voie pour former ce petit couple parfait pour reprendre vos termes. Néanmoins, que sera sera."

Il leva le verre de vin à son encontre et finit son assiette.

Constance avait recommencé à manger alors que Loman lui répondait. D'un ton tout aussi léger, elle répondit illico
"A vrai dire, le "couple parfait", c'était de vous ! Mais... OK, je sais maintenant ce que vous pensez, enfin un peu plus... Je suis désolée d'avoir parlé de ça comme ça, mais j'avais besoin de savoir. Je suis une grande stressée de la vie, vous savez ! Et extravertie aussi alors je dis tout ce que je ressens pour me rassurer. Désolée."

Constance, prise par le stress soudain, s'était mise à manger deux fois plus vite et elle finit son assiette alors que la minute n'avait pas fini de s'écouler.
Pour faire passer le tout, elle but quelques gorgée de son vin. Sentant peu à peu les effets de l'alcool, elle se détendit.

"C'était succulant !"
Constance regarda son assiette vide et reprit, amusée "Je ne suis pas comme toutes les autres femmes à manger qu'une misérable salade pour faire bon effet devant leur éventuelle conquête. J'espère que ça ne vous effraie pas de me voir manger autant."
Elle se mit à rire doucement et s'imaginait bien Loman la regarder avec de grands yeux alors qu'elle mangeait à toute allure tout une montagne de choses.
Elle se tourna vers lui et, les yeux brillants de malice, elle ajouta "J'ai pas l'air comme ça avec mon petit gabarit, mais je suis sûre que j'arrive à manger plus que vous !"