Raccompagne Constance chez elle

Paul sourit à celle qui tenait le vestiaire tandis qu'elle lui rendez la monnaie et rejoignit Constance dehors. Si le ciel était dégagé, l'air frais du large venait mourir sur leur visage et il était heureux d'avoir pensé à prendre une veste. Son regard se dirigea vers la jeune femme qui frissonnait dans sa petite étole et sa robe légère. Quelle idée aussi de se vêtir de la sorte. D'accord, c'était un vrai plaisir visuel pour Paul mais ça devait être une torture pour elle. Poussant un soupir, il mit ses mains dans les poches de son pantalon et la rejoignit d'un pas nonchalant.

"Je ne comprendrai jamais les femmes. Elles savent qu'elles vont avoir froid mais sortent tout de même sans veste. Tout ça pour déshabiller le gentleman qui est sensé leur tenir compagnie le soir. Mauvaise pioche avec moi."

Tout en déclarant ceci, il retira sa veste et la posa sur les épaules de la jeune femme.

"C'est d'un commun mais au moins, je vous l'ai préalablement chauffé."

Il frissonna à son tour et jeta un coup d'oeil sur le quartier.

"Vous habitez dans le coin, n'est ce pas? Ca doit être agréable. Cher et exigu mais agréable."

[hiiiiiiiii dès que j'ai ouvert le message de Loman, ya Paul qui s'est mis à chanter! ^^ Back at the front... mmmmm]

Constance se mit à rire et répondit
"Vous avez le choix : petit a, vous me prêtez votre veste, petit b, vous mettez votre bras autour de mes épaules et je me colle à vous pour avoir un peu plus chaud, petit c, vous me laissez grelotter."

Constance lui sourit timidement quand il lui posa sa veste sur les épaules. Elle vit qu'il frissonna à son tour.
"Merci Dr Loman. Mais je ne veux pas que vous attrappiez froid pour moi."

Constance regarda autour d'elle et déclara d'un ton joyeux "Oui, vraiment agréable. J'adore le centre ville. C'est plus vivant que la banlieue. Ayant grandi en plein coeur de Paris, j'ai l'habitude d'une certaine agitation dans mon environnement."

Puis Constance, tout naturellement, se rapprocha de Paul et mit son bras autour de sa taille. Au moins, elle lui tiendrait un peu plus chaud, le pauvre. Et c'était tellement agréable de le sentir contre elle. Sa veste sentait son parfum et Constance ferma les yeux une demi seconde pour mieux sentir ce doux parfum.

"C'est par là." Constance lui indiqua le chemin à prendre. "Nous y allons à pied ? C'est à quelques patés de maison, mais on peut prendre votre voiture si vous voulez. Ca évitera peut etre que vous vous transformiez en glaçon."

Paul hocha négativement de la tête et répondit:

"Je voulais prendre la c mais je ferai un bien piètre gentleman dans ce cas, alors la solution classique pour le a."

Il lui fit un clin d'oeil et fut surpris en sentant son bras se poser sur sa taille, lui communiquant sa chaleur tant à l'extérieur que dans son coeur. Après quelques instants où il ne savait que faire, il posa son bras contre son épaule, n'ayant pas d'autre endroit où le poser. C'était agréable de marcher dans les rues de Seattle ainsi même s'il n'aurait jamais pensé le faire un jour de nouveay, a fortiori avec une de ses internes.

"La banlieue est très agréable quoi que vous en pensiez. C'est une sorte de petit jardin au calme après l'agitation de nuit ou de journée au Seattle Grace. C'est très reposant. D'ailleurs, c'est légèrement contradictoire. L'hôpital devrait être un endroit calme où on peut se reposer en attendant d'aller mieux. C'est l'inverse qui se passe. Ca y est votre incontinence verbale est contagieuse..."

Il se tut quelques instants et poursuivit leur marche:

"Non marcher est plus agréable et surtout moins polluant pour notre bonne vieille Terre."

Constance se serra un peu plus fort contre lui. Cela faisait vraiment très longtemps qu'elle n'avait pas serrer quelqu'un comme ça avec autant de romantisme et de douceur. Ces dernières conquêtes n'avaient été que des passades d'un soir.
Elle sourit quand il mit son bras autour de ses épaules, posant alors sa tête contre lui.

Puis elle écouta Loman parler, c'était vrai qu'il venait d'enchainer presque autant de mots qu'elle avait l'habitude de faire.
"Je vais répandre ça comme un virus, vous allez voir ! Mais moi j'adore écouter les gens parler aussi. Même si je parle tout le temps. C'est parce que j'ai horreur du silence, ça me met mal à l'aise."
Ils marchèrent quelques mètres et elle ajouta
"L'hôpital est reposant pour nos patients, mais pas pour nous qui y travaillons. Donc je ne trouve pas à contradictoire. Pour la banlieue, j'avoue que j'ai jamais essayé ! Je ne me prononce pas encore là dessus. Mais c'est certain que c'est plus calme que la ville. Après ça dépend ce qu'on recherche."

Un soucieux de l'environnement en plus ! J'aime ça!!!

"Alors marchons. J'adore marcher la nuit. La nuit m'inspire, j'ai l'impression d'être plus vivante la nuit que le jour. C'est étrange."
Constance leva la tête pour regarder Loman et sourit. Elle était complètement sous son charme et elle s'en rendait compte. Deux jours qu'ils se connaissaient et la voilà déjà en train de tomber pour lui. Jamais elle n'avait ressenti ça auparavant.

Paul éclata de rire.

"Non mon Dieu, Docteur Evil, ne faite pas ça. J'aime le silence."

Il leva la tête au ciel, les yeux fermés, cherchant les mots qui ne revenaient pas:

"Dans les silences, on peut dire tant de choses. Michelangelo Antonioni. Oui je sais, ça parait grand erudit comme ça. C'est parce que je suis un grand erudit."

Il rit doucement et posa son regard sur Constance marchant lentement à ses côtés. Elle était vraiment sublime. Mais hors de question qu'elle sache qu'il pensait ça d'elle. Souriant doucement, il secoua la tête et répliqua:

"Vous aimez la nuit? Etrange en effet. La nuit c'est le silence. Le jour c'est le blabla."

Il lui jeta un coup d'oeil, souriant.

"Mais la nuit vous va à ravir."

Constance rentra dans le jeu de Loman et se mit à rire diaboliquement

"Mwhaaaahaaaahaaaaaaaaa" et elle se calma rapidement. Elle fronça ensuite les sourcils quand Loman sortit cette citation.

"Vous vous la pétez un peu là Dr Loman..." répondit-elle en riant doucement.

Constance bougea délicatement ses doigts sur la taille de Paul, et elle adorait sentir son corps sous ses doigts, même s'il y avait une chemise entre.

"Mais c'est peut être parce que je reprends des forces la nuit, après tout le blabla du jour !" Constance regarda à nouveau Loman et vit qu'il lui souriait. Elle se mordilla la lèvre inférieure et détourna le regard. Son coeur battait plus fort depuis quelques minutes. Le sentir si proche d'elle lui faisait ressentir beaucoup de choses.

"Merci." répondit-elle poliment et timidement. Elle ne savait pas quoi répondre à ça, pour une fois que les mots lui manquaient.

Elle essaya de trouver un autre sujet de conversation et après quelques minutes de silence, elle se résolut à dire
"Bien, vous l'avez eu votre silence ! Notre promenade s'arrête ici. J'habite juste là." Constance montra l'immeuble sur leur droite et s'éloigna un peu de Paul.

Elle le regarda dans les yeux et avec une étincelle au fond des siens, elle dit
"Merci beaucoup pour la soirée Dr Loman. C'était très charmant. Tout était parfait."
Elle savait qu'il ne monterait pas, même si elle l'invitait. De toute manière, Anna était sûrement là haut alors hors de question qu'elle l'invite à monter.

Paul posa un regard interloqué et inquiet sur elle lorsqu'elle poussa un rire de sorcière digne d'un soir d'Halloween.

"C'est patiente en psy que vous devriez être. Pas interne en radiologie. Ca va être ça ma lettre de recommandation."

Il posa son regard sur la jeune femme tandis qu'il sentait la chaleur de ses doigts à travers sa chemise, une véritable torture. Soupirant afin de se contenir, ils arrivèrent trop vite à son goût devant l'immeuble de Constance. Il leva le regard dessus: une belle bâtisse et un quartier assez clean. Il était rassuré. Il baissa à nouveau le regard sur la jeune femme, se perdant dans l'obsidienne de ses yeux, l'y aspirant aussi sûrement qu'un trou noir. Il se mordilla la joue intérieure pour garder pied sur la Terre et acquiesça de la tête.

"Merci à vous également. Ce fut une agréable soirée, en partie grâce à votre babillage incessant. Ca faisait longtemps que je n'ai passé un aussi bon moment."

Il se racla la gorge, mettant les mains dans sa poche, jouant nerveusement avec ses clées.

"Bien, alors...bonne nuit. A demain."

Il pencha légèrement la tête pour la saluer avant de partir. Après quelques secondes, il se détourna et commença à s'éloigner avant de revenir vers elle, la main levée:

"J'oubliais...ma veste."

Il rit doucement et récupéra sa veste, la saluant encore une fois de plus.

"Bonne nuit...encore."

Il lui sourit et hocha la tête avant de partir. Toutefois, après quelques pas, il fit marche arrière, grimaçant.

"J'oubliais aussi..."

Il revint à nouveau se positionner en face d'elle, se perdant dans ses yeux magnifiques, et se pencha légèrement, frôlant ses lèvres avant de les embrasser doucement et presque timidement.

Constance s'éloigna encore un peu plus de Loman et serra son sac à main entre ses deux mains. Elle regarda Loman et commença à se perdre à nouveau dans le bleu de ses yeux. Quand elle le regardait, plus rien autour n'existait, il n'y avait que lui.

"Merci. Vous voyez, ça vous plait bien que je parle tout le temps..." Constance avait une petite voix aiguë quand elle n'était pas à l'aise. A ce moment là, elle avait envie de lui sauter dessus et de l'embrasser passionnément. Mais elle savait qu'elle n'aurait rien ce soir.

"Bonne nuit Dr Loman. Faites de beaux rêves, et avant cela, rentrez bien. A demain."

Vivement demain...

Elle le regarda s'éloigner, sans bouger. Son coeur était en train de mourir dans poitrine. Quand elle le vit revenir, une lueur d'espoir naquit dans ses yeux, mais ce fut de courte durée puisqu'il ne reprenait que sa veste.
"Oh oui, pardon." Elle la retira et la lui rendit. Leurs mains se frôlèrent et Constance en frissonna. Constance ne fit que sourire en réponse à son "bonne nuit". Et la même chose se passa quand il repartit, elle sentit son coeur à la limite de l'implosion.
Toutefois, quand elle le vit revenir sur ses pas, un sourire commença à s'élargir sur son visage. Cette fois, il n'avait plus rien d'autre à récupérer alors...

Pourvu qu'il revienne pour un baiser... pourvu qu'il revienne pour un baiser...

Quand les lèvres de Loman frôlèrent les siennes, Constance sentit ses pieds quitter la terre ferme. Elle ferma les yeux pour mieux apprécier ce doux baiser et se sentit s'élever vers les étoiles.

Leurs lèvrent se détachèrent mais leurs nez se frôlèrent, et Constance ne put s'empêcher de sourire. C'était le plus beau des baisers auxquels elle avait goûté de toute sa vie.
Elle murmura alors d'une voix très douce "Bonne nuit."

Ce n'était pas le baiser passionné et impatient des amants. Ce n'était pas le baiser furtif des couples de longues date. C'était le premier baiser des amoureux, un baiser tendre, un baiser doux, un baiser pour l'autre. Fermant les yeux, appréciant la douceur des lèvres de Constance contre les siennes, le coeur s'emballant pour voler haut si haut dans le ciel qu'il se demandait s'il pourrait le récupérer, les mains le démangeant de se poser sur la silhouette parfaite de la jeune femme mais qu'il se forçait à garder dans les poches de sa veste, Paul sut à partir de ce moment que ce n'était pas une simple attirance sexuelle mais bien davatage. Leur baiser se termina en douceur et il frotta doucement son nez contre le sien pour la sentir encore avant de retourner dans sa maison glaciale et triste. S'éloignant finalement, les émotions lui prenant la gorge, il se la râcla pour se reprendre:

"Bien, alors...bonne nuit."

Il s'éloigna de quelques pas, ne pouvant détacher ses yeux d'elle:

"A demain, Docteur Miaou."

Marchant à reculons, il lui fit un signe de la main avant de s'éloigner à vive allure afin de l'empêcher de faire un acte insensé et loin d'être celui d'un gentleman qu'il aimait se penser être. Il rejoignit rapidement sa voiture et rentra chez lui.

-----> Maison de Loman

Constance, encore ce petit sourire sur ses lèvres, le regarda partir, le coeur beaucoup plus léger que quelques secondes plus tôt.

Quand il disparut de sa vue, elle s'adossa au mur du hall d'entrée et soupira de bonheur. Elle était folle de lui, déjà. Et elle sentait que c'était réciproque alors elle était heureuse.

Elle prit l'ascenseur et arriva à son appartement.

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